Dans le paysage urbain, certains espaces peuvent sembler furtifs et pourtant omniprésents. Ni vides ni pleins, ces lieux abstraits échappent aux regards pressés des citadins. Ils sont traversés sans être vécus, contournés sans être remarqués. Cependant, ces espaces portent en eux un potentiel unique pouvant renforcer les dynamiques sociales et culturelles.

L’essai (projet) tente de répondre à la question suivante : comment une architecture spéculative peut-elle révéler le potentiel des espaces abstraits en milieu urbain ? Et comment ces espaces définis par leur nature mutable et éphémère offrant absence et possibilités peuvent-ils être activés sans les transformer en entités concrètes qui trahiraient leur essence abstraite ?

La pointe de Sainte-Pétronille à l’île d’Orléans devient le site d’intervention où une architecture-infrastructure qui, tout en s’apparentant à un non-lieu, devient catalyseur d’expériences. En jouant avec les temporalités et les routines, le projet propose des espaces appropriables où les usagers peuvent reconnaître des potentiels à travers des jeux d’approche, de distance, de surprise, de gradation et de révélation. Cette architecture spéculative devient un outil de lecture sensible du site afin d’y révéler et d’activer les espaces abstraits.