


Vanessa Boucher
Unité 7
Supervisé par Eric Pelletier
Pas à pas
École inclusive et adaptée, pensée comme un terrain d’émotions sensibles
E(P)
Face à l’inadéquation fréquente entre les bâtiments publics et les besoins des personnes ayant une déficience visuelle, cet essai(projet) explore le potentiel de l’architecture multisensorielle à transformer notre façon d’habiter les lieux. Il propose d’élargir le champ perceptif de la conception architecturale, à travers une attention portée aux autres sens : toucher, ouïe, odorat, etc. Loin de se limiter à ce que l’on voit, il s’agit ici d’imaginer des espaces qui peuvent être vécus dans toute leur richesse sensorielle.
Mettant en lumière les principaux obstacles auxquels ces individus sont confrontés, tels que la difficulté à s’orienter, la perte d’autonomie et l’isolement social, l’essai(projet) défend l’idée que l’ajout de repères sensoriels – textures, sons, fragrances, jeux de lumière – peut non seulement améliorer le quotidien des personnes aveugles et malvoyantes, mais aussi ouvrir la voie à une architecture alliant inclusion et esthétisme. L'essai(projet) vise ainsi à réévaluer les pratiques architecturales en faveur d'une approche centrée sur l'expérience humaine.
Dans cette optique, le projet propose la conception d’une école inclusive à Québec, pensée dès les premières lignes comme un lieu où les sens dialoguent entre eux. La multi sensorialité est utilisée comme outil de conception architectural intégré, où les différents dispositifs sensoriels ne sont pas considérés comme de simples ajouts, mais plutôt réfléchis dès la genèse du projet, du tracé du site jusqu’au soin du détail. Les stimuli sensoriels deviennent alors les fils conducteurs de l’espace, tissant des parcours lisibles, intuitifs et sensibles. Ils renforcent le sentiment de sécurité, soutiennent l’autonomie, et favorisent un lien profond entre l’individu et son environnement bâti.
Ce projet porte une vision simple mais essentielle : celle d’une architecture qui prend soin, qui écoute, et qui célèbre la diversité des manières de ressentir l’espace. Une architecture qui ne cherche pas seulement à être vue, mais à être vécue, pleinement.