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Calcaire et Caviar
Tristan Morissette

Unité 1

Supervisé par Samuel Bernier-Lavigne

Calcaire et Caviar

Entre matière et matérialité, permanence et impermanence.

E(P)

Ce projet propose l’implantation d’un institut gastronomique au cœur de la carrière Francon, deuxième plus grande déformation topographique de l’île de Montréal, atteignant une profondeur de près de 70 mètres. Jadis, la carrière alimentait les chantiers majeurs de la métropole en agrégats de calcaire pour le béton. En 1980, la ville en a fait l’acquisition à la suite de l’arrêt des opérations minières, transformant ce site en dépôt de neige — le plus important en Amérique du Nord. Aujourd’hui, ce cratère urbain fait l’objet d’un effort de requalification ambitieux, alors que Montréal cherche encore à y définir un programme à sa mesure.


L’institut est une proposition qui tire parti à la fois de l'emplacement géographique singulier de son site et de son potentiel d’exploitation matérielle in situ. Son architecture explore la tension entre matière brute et matérialité manufacturée, en s’ancrant dans la culture du labeur et de l’extraction, loin de l’aseptisation et du surfacique propres aux matériaux contemporains. Ici, la trace de l'outil est célébrée, produisant une esthétique revendiquée, et participant à la normalisation d’un processus qui court-circuite l’industrialisation énergivore des matériaux standards. Inspiré par les logiques artisanales et l’histoire minérale du lieu, l’institut revendique la rugosité, l’empreinte et la stratification comme langage spatial. Chaque intervention articule le rapport direct entre geste, matière et usage, valorisant une production située, où le marquage manuel et les cicatrices de fabrication deviennent l’expression du projet architectural.


Le programme de l’institut s’articule autour d’un laboratoire gastronomique alimenté par les serres sur site, comprenant une cuisine expérimentale, une salle d’exposition et un espace de dégustation. Conçu pour révéler en tout temps les organes de la cuisine au public, le projet oppose la permanence géologique du site à l’impermanence des produits alimentaires, affirmant une architecture où matière, production et consommation sont inséparables du temps qui les façonne.

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