Le Nunavik, région du Québec, se distingue par son climat nordique, où la durée et l’intensité des saisons influencent profondément la vie quotidienne des Inuit qui y habitent. Leur lien avec l’environnement, nourri par des siècles de pratique de la chasse, de la pêche et de la cueillette, est aujourd’hui mis à l’épreuve par la gestion centralisée de leurs besoins, notamment en matière de logement. Ce défi devient l’occasion de repenser ces processus et de redonner aux communautés un rôle actif dans le développement de leur autonomie.

Le biorégionalisme, qui encourage une relation harmonieuse entre l’homme et son environnement local, offre une nouvelle perspective pour aider les communautés inuit à préserver leur lien avec le territoire. Ce concept met l’accent sur l’utilisation des ressources locales, le respect des écosystèmes et le renforcement des liens culturels. Dans ce cadre, l’architecture joue un rôle central en offrant des solutions adaptées aux réalités du Nord, en intégrant les savoirs traditionnels et en soutenant une autonomie constructive locale.

Situé à Kuujjuaq, l’un des 14 villages du Nunavik, le projet propose une revitalisation du centre villageois à travers une densification douce. En réinvestissant un terrain déjà transformé par la construction, il cherche à limiter son empreinte sur le « Land ». Nommé Ré-habitations collectives, le projet explore l’idée de « réhabiter » : recréer des lieux de vie qui soutiennent la communauté, tout en renouant avec les savoirs locaux et la relation intime au territoire.

Les habitations sont pensées comme des espaces modulables et évolutifs, offrant aux habitants la possibilité de façonner leur maison selon leurs besoins et leur mode de vie. En laissant place à l’appropriation et à l’adaptation, le projet encourage l’implication directe des familles dans la définition de leur habitat, renforçant ainsi leur autonomie à l’échelle de la biorégion.