Working City
Entre futur dystopique et spéculation réaliste
E(P)
Dans un monde où la productivité est le seul et unique désir de la population, Working City se présente comme solution ultime permettant l’accès à un idyllique productif. On se libérant de tous biens personnels et en acceptant la vie proposée par les Modules de productivité, les acteurs s’abandonnent à un monde où le rendement est propulsé par l’architecture. Offrir le maximum avec le minimum de temps et d’espace, est la philosophie derrière ce que propose le projet, où les 7 usagers d’un module sont amenés à dormir, manger, s’entraîner et travailler dans un même espace, où entraide et compétition sont au cœur d’un dépassement de soi, permettant l’atteinte d’un idéal productif qui serait inégalable autrement. C’est dans la spéculation boursière que ces individus pourront se concentrer à temps plein, dans cet environnement de travail possible grâce aux casques de réalité augmentée et technologies nouvelles. Coincés dans cet espace à coup de cycle de 28 jours, ce nouveau mode de vie mène les participants à n’avoir aucune attache autant personnelle que spatiale.
Le parti de cet e(p) est de mettre en lumière et de critiquer la direction que prend la société actuelle, à vouloir rentabiliser chaque seconde. Ce mouvement se retrouve principalement sur les réseaux sociaux où les usagers sont bombardés de vidéos d’influenceurs financiers, de coach de vie, de courtiers immobiliers et autres, qui vendent leurs « secrets pour une vie réussie ». Ces secrets, comme celui de « faire un 5 à 9 avant son 9 à 5 », démontrent bien l’orientation que prend le monde occidental pouvant mener à une perte de liberté au profit de gains productifs. Principalement consommées par les jeunes générations, ces idées font leur chemin, et le danger que la dystopie proposée par l’essai ne soit pas si loin est bien présent.