Le projet Katika Kike propose une exploration culturelle et une recherche d’opportunités d’amélioration des conditions de la femme, indépendamment de l’homme. La sexualité, l’identité et la personnalité sont des thèmes emplis d’individualité qui ne peuvent être comparés, ni entre personnes, et encore moins entre sexes. La femme qui aspire à l’égalité se réduit à accomplir seulement ce que l’homme a accompli auparavant. Si ces désirs ne prenaient pas en compte l’autre, elle pourrait aspirer à l’expression de sa féminité, de sa liberté, de sa vulnérabilité et même de sa force d’indépendance, plutôt que de revendiquer une réalité égale, mais ayant été définie par l’homme. Ces constats se traduisent par une intention quelque peu idéaliste : celle d’un lieu construit autour de la femme et pour celle-ci. Une architecture qui ne se bat pas contre quelque chose, mais plutôt pour la liberté féminine. On pourrait davantage la définir comme un sanctuaire permettant d’explorer les différents aspects de la croissance et de sa santé féminine.

Le projet s’implante dans le hameau de Laiseri, à Kiteto, en Tanzanie. Le site, par son éloignement des centres de soins de santé féminine et sa grande richesse culturelle, offre une opportunité d’interroger la question de la santé féminine et maternelle sous un regard architectural. L’aménagement d’espaces flexibles, modulés par un travail sensible du filtre, permet de créer des lieux où l’intimité, le partage et le soutien favorisent l’émancipation des femmes au sein des communautés rurales.