Renouer avec (chez)soi
Une maison d’hébergement de deuxième étape pour femmes ayant vécu de la violence conjugale
E(P)
Il est reconnu que la maison est un lieu de refuge, un endroit où l’on devrait se sentir en sécurité et pouvoir exprimer pleinement son intimité. Cependant, la violence vécue au sein d’un nid familial va à l’encontre de ces besoins fondamentaux auquel répond la notion du chez-soi.
Bien qu’il soit courant de penser que les violences conjugales ont lieu pendant la relation, celles qui se produisent après la rupture sont souvent oubliées. Les maisons d’hébergement de deuxième étape sont reconnues pour offrir des services spécialisés en violence conjugale postséparation. Par le biais de logements transitoires, elles accompagnent les femmes dans une démarche de prise de conscience de la violence qu’elles ont subies et de réorganisation de leur vie. Il est donc pertinent de questionner quelles sont les stratégies d’aménagement qui peuvent soutenir les femmes dans leur processus de dévictimisation et de reprise de contrôle. Plus précisément, cet essai (projet) tente de répondre à la question suivante : De quelle manière l’environnement bâti peut-il contribuer à la reprise de pouvoir des femmes ayant vécu de la violence conjugale?
Le projet d’habitation, situé dans le quartier Limoilou aux abords de la rivière Saint-Charles, explore la façon dont les qualités spatiales peuvent contribuer à rétablir le lien de confiance entre la survivante et l’espace de la maison. En d’autres mots, il questionne comment l’environnement bâti peut participer à l’idée de renouer avec son chez-soi – le chez-soi comme lieu sécuritaire, sécurisant et intime – ainsi que de renouer avec soi – le chez-soi comme lieu d’appropriation et d’affirmation de soi.