


Noémie Thompson
Unité 8
Supervisé par Claude Demers
Tuurngait
[ esprit ] interstices séquentiels comme élément spirituel de tissage architectural ravivant la chasse au Nunavik
E(P)
Cet essai-projet explore l’architecture en milieu nordique à travers l’élaboration d’espaces intermédiaires, suivant un parcours quotidien qui cherche à relier l’esprit inuit au territoire sacré. Il s’attarde sur la manière dont ces espaces transitoires, véritables interstices entre intérieur et extérieur, peuvent restaurer une connexion intime avec le Land. Centré sur la perception de la spiritualité inuit et sur le rôle fondamental des espaces de transition dans le mode de vie traditionnel, il met en lumière leur dynamique spatiale, leur rapport à l’identité culturelle et leur capacité à offrir confort et ancrage.
La question qui guide cette réflexion — « comment les espaces de transition peuvent-ils participer à la restauration identitaire inuit dans les interstices des villages nordiques ? » — ouvre la voie à une quête sensible : celle de concevoir un aménagement qui favorise une reconnexion profonde, et qui insuffle au quotidien une dimension à la fois spirituelle et sensorielle.
Tuurngait, signifiant « esprit » en inuktitut, propose d’instaurer une séquence d’espaces sensibles, invitant à une déambulation porteuse de sens, ancrée dans la culture du chasseur et du pêcheur. Tel un filet de lumière traversant les périodes de noirceurs nordiques, le projet se veut un repère pour les habitants de Salluit, appelant à essaimer dans d’autres villages du Nunavik.
Tissage subtil de spiritualité, de fonctionnalité et de mémoire collective, Tuurngait puise son essence dans les traditions de chasse et de partage, s’incarnant dans le village de Salluit. Il cherche à éveiller l’esprit inuit assoupi au cœur de chaque habitant, en reliant activités traditionnelles et cheminements confortables, pour répondre au besoin d’espaces adaptés. L’accès au Land, les espaces intermédiaires, la flexibilité des configurations, la sensibilité au territoire existant, les activités rassembleuses et l’auto-construction se conjuguent sous l’aurore boréale, ravivant la flamme ancestrale du chasseur inuit.