Cet essai-projet s’intéresse à la vulnérabilité d’habiter en contexte nordique au Nunavik. Par sa vocation sociale qui vise à soutenir les personnes en situation d’itinérance, il cherche à offrir des solutions adaptées aux réalités culturelles des Inuit. Ce qui mène à la question : Comment l’architecture peut-elle accompagner l’itinérance en contexte inuit ? En intégrant la vulnérabilité comme un levier de conception, la pensée fragile/faible et l’architecture faible/fragile constituent un contexte théorique qui peuvent inspirer l’architecte à créer des espaces de refuge et de répit pour les Inuit en situation d'itinérance.

Il y a l'espoir qu'un jour, il n'y aura plus d’itinérance. Elle est ici envisagée comme une condition temporaire, appelant des espaces capables de soutenir différentes réalités, d’évoluer dans le temps et d’encourager l’utilisateur à façonner son propre rapport au lieu. Le projet propose donc des lieux adaptables, pensés pour continuer à servir la communauté même après l’obsolescence de l’itinérance.

Implanté au cœur de Kuujjuaq, le projet offre un centre d’accueil d’urgence destiné aux personnes en situation d’itinérance. Sa mission : accompagner les nomades du Nunavik dans leur transition de l’errance au « chez-soi ». La lumière magique du Nunavik se reflète dans le projet en symbole d’espoir : un repère dans le village, une lanterne guidant le chemin.

Situé à proximité de l’église et des congélateurs communautaires, le projet s’articule en deux volumes. Le premier, plus public, accueille un café, une cuisine communautaire et des appartements en Co-living. Le second, plus privé et sécurisé, est destiné aux personnes nécessitant davantage de soutien et d’intimité. En intégrant un café, une cuisine communautaire, un espace de dépeçage extérieur et un entrepôt de séchage à côté des congélateurs, le projet participe à renforcer la sécurité alimentaire, l’esprit communautaire et l’auto-détermination. Pensé comme un lieu en mouvement, ce projet pourrait demain devenir autre.