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Cité Glencore
Marguerite Paré

Unité 1

Supervisé par Ariane Ouellet-Pelletier

Cité Glencore

Vivre pour produire, produire pour vivre

E(P)

Cité Glencore est un projet théorique qui explore la relation toxique entre une multinationale et ses employés, dans un contexte capitaliste. Implanté à Rouyn-Noranda, le projet oscille entre utopie communautaire et dystopie de contrôle. Le projet questionne l’attachement paradoxal à un environnement pollué mais économiquement vital.
En 2023, poussés par une pollution invisible, les habitants sont évacués de Rouyn-Noranda. Glencore transforme la zone d’exclusion en une zone d’opportunité et crée une cité ouvrière. Officiellement un refuge, elle devient un outil de contrôle. La cité n’éloigne pas du danger, elle fait de la proximité une condition de son existence. Rouyn-Noranda est alors complètement évacuée par l’intérieure en un condensé de vie, répliquée, miniaturisée et filtré.

La cité s’organise en trois couches et une succession de seuils purifient les corps avant qu’ils puissent atteindre l’utopie centrale. Le cœur, végétalisé, filtre l’air et les regards. Dans cette utopie intérieure, nature et confort sont artificiellement recréés. Cultiver, respirer, observer devient un devoir social. Chacun se doit de contribuer au maintien de l’utopie. Tout est filtré – jusqu’aux comportements. Au sol, les services repris de la vielle ville nourrissent la rue centrale où tous sont épiés.

La toiture ; filtre, protège et organise. Elle canalise l’air, l’eau, la lumière, les déplacements et les données. Toute la ville y est encapsulée. Des passerelles, réservées aux « contrôleurs », permettent une surveillance totale, des résidents et de l’environnement intérieur et extérieur. Sous elle l’habitat se superpose, en escaliers décalés, simulant l’intimité. Des logements identiques donnent une impression d’égalité, mais plus on monte près du toit, plus le pouvoir grandit. La toiture, en apparence bienveillante, révèle une hiérarchie invisible.

La Cité Glencore incarne les contradictions d’une utopie capitaliste. Un dôme de contrôle et de confort, où l’humain s’adapte pour survivre à l’intérieur d’un système toxique. L’architecture devient outil de régulation. Une utopie minérale, née de la productivité. Une ville idéale gardée sous cloche.

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