Le projet s’arrime à la Maison Généralice des Sœurs de la Charité de Québec, seul bâtiment implanté sur les vastes terres agricoles de la congrégation, situées à Beauport. L’aile D du couvent, aujourd’hui laissée vacante, est réaménagée pour accueillir une résidence destinée à une centaine de personnes âgées atteintes de troubles neurocognitifs. En vis-à-vis, une série de nouveaux pavillons à vocation communautaire s’organisent autour d’une cour centrale.

Le programme comprend notamment des salles pour des activités collectives, une serre, un petit marché ainsi qu’une écurie dédiée en partie à la zoothérapie. Ces lieux s’ancrent naturellement dans le caractère agricole du site et s’inspirent des usages ruraux qui ont longtemps façonné son identité. En valorisant les liens à la terre, au vivant et à la communauté, ils permettent de redonner du sens au quotidien, tout en créant des points de contact concrets entre résidents et population locale.

Dans l’essai qui a accompagné le développement du projet, deux grandes problématiques de l’offre actuelle ont été mises en lumière : la froideur institutionnelle de lieux souvent stériles et impersonnels, et le manque de socialisation, qui conduit trop souvent à l’isolement. Le projet cherche donc à dépasser ces limites en proposant un cadre de vie singulier, vivant, où les résidents sont invités à prendre part à une vie collective riche, rythmée par les liens intergénérationnels.

Le projet aspire donc à transcender le modèle classique d’hébergement, afin de s’inscrire dans une approche fondée sur le vivre-ensemble, intégrant les valeurs rurales et les pratiques agricoles qui ont historiquement animé les Terres des Sœurs de la Charité. Cette orientation vise à tisser les liens entre le patrimoine immatériel des Sœurs et un mode de vie collectif, animé par une dynamique d’échange, de participation et de reconnaissance mutuelle.