Disloqué entre l’idée qu’on s’en fait et les faits réels, le design de la première des cinq nouvelles stations de la ligne bleue — planifiée à l’intersection du boulevard Pie-IX (où circule le SRB) et de la rue Jean-Talon, dans le quartier Saint-Michel à Montréal — s’inscrit dans un effort de réarticulation de la communication architecturale autour de la gestion de l’air, à la lumière des nouveaux contextes (notamment post-Covid-19) qui ont transformé notre rapport à l’air dans les espaces architecturaux, publics et clos. Reliant les signes à l’expérience esthétique, dans cette perspective, le design de cette nouvelle station conçoit l’air comme la matière ultime et maîtresse dans la qualification du rapport entre l’humain et son environnement. De la sorte, la nouvelle station envisage l’air comme une problématique matérielle, tout comme une solution structurelle (utilisation de l’effet de piston généré par le mouvement des trains). L’objectif est de favoriser le véritable échange entre les aîtres de la station et l’extérieur, mais surtout de communiquer la manière, ou plutôt la séquence, de cet échange. Ainsi, la forme suivant la matière, nous nous trouvons au pied d’un métro formellement aérien dans un paradigme fondamentalement souterrain.