LA RETERRITORIALISATION DU NOYAU VILLAGEOIS
Centre culturel et marché public au coeur du village
E(P)
Dans la perspective d’aborder la dévitalisation des villages québécois, cet essai-projet s’intéresse à la notion de paysage culturel, mais plus particulièrement aux paysages quotidiens issus de la relation entre les établissements humains et le territoire naturel. Dans la foulée des recherches de l’auteur Alberto Magnaghi sur la conscience du lieu, force est de constater que le phénomène de déterritorialisation est aussi présent dans la ruralité québécoise. Les facteurs à l’origine de ce phénomène comprennent notamment l’industrialisation de l’agriculture et la néoruralité. L’approche à envisager face à cette situation est la reterritorialisation, se manifestant par un retour à la terre qui permettrait de reconnecter l’humain à son territoire. Pour ce faire, l’hypothèse avancée suggère que la typo-morphologie, en tant que méthode d’analyse, permettrait de tirer des conclusions quant à l’état du paysage quotidien et de la conscience du lieu d’un environnement rural.
Les conclusions ressortant de l’analyse du village de Neuville ont engendré la proposition d’un centre culturel jumelé à un marché public, le tout visant s’intégrer de façon cohérente avec le contexte existant afin de l’organiser et de lui redonner vie. Ainsi, le programme aspire intégrer des activités quotidiennes attirant à la fois les ruraux et les néo-ruraux afin de créer un nouvel ancrage identitaire au coeur du village. Suivant la théorie de Viollet-le-Duc sur la restauration du patrimoine bâti, le projet architectural s’inscrit en contraste avec le bâti existant afin de le rattacher aux besoins actuels. La démarche architecturale derrière ce projet est inspirée d’un élément identitaire important : la culture du fameux maïs de Neuville comme activité structurant et rationalisant le noyau villageois.