L’enfance est ce moment de la vie où l’être se développe, se construit. C’est une période marquée par la découverte, l’émerveillement, le jeu et l’imagination, qui, de manière inconsciente, constituent le moteur des apprentissages. Cependant, pour des centaines de millions d’enfants qui grandissent dans un contexte de guerre, cette phénoménologie est assombrie. Les violences, l’instabilité constante et la fuite de leur foyer engendrent des traumatismes, fragilisant non seulement leur développement physique, émotionnel et social, mais également leur identité et leur sentiment d’appartenance envers leur culture.


L’architecture d’après-guerre trouve sa place, non pas dans une reconstruction intensive de la ville, mais dans une réappropriation de celle-ci par les enfants, à travers une reconstruction mutuelle ainsi que l’intégration de savoirs vernaculaires, d’environnements ludiques et d’expériences sensorielles. Cette perspective vise à reconnaître chaque jeune victime des conflits pour ce qu’il est, soit l’avenir de sa nation. D’où l’importance de s’intéresser à l’environnement qui l’accompagnera tout au long de son processus de guérison pour renouer avec la curiosité et la liberté, qui l’amèneront à rebâtir pleinement sa confiance, son identité et son enracinement culturel.


Projet : Maison des enfants, situé à Dnipro en Ukraine, se décline en quatre typologies d’habitation et un pavillon thérapeutique sensoriel, sous lequel un abri souterrain est présent afin de renforcer le sentiment de sécurité de la communauté. Chacune de ces interventions vient s’inscrire dans des parcours à la fois urbains et naturels, répondant aux besoins physiques, émotionnels et imaginaires des enfants, tout en éveillant en eux le sentiment que la ville peut redevenir leur terrain de jeu. En s’appuyant sur une utilisation sensible de la matérialité, de la lumière, de la couleur et de la nature, le projet propose un environnement sécurisant qui soutient les enfants dans leur quête de l’esprit joueur, rêveur et explorateur propre à l’être naïf.