Unikkatuq | il raconte
Maison de la culture et du récit à Kangiqsualujjuaq au Nunavik
PFE
Hier, le ciel d’hiver était calme et les avions ont pu atterrir à Kangiqsualujjuaq. Le spectacle reporté aura finalement lieu ce soir à la Maison de la culture et du récit. Les enfants y vont souvent après l’école. La Qarmapik house, maison de la famille, juste en face, y organise souvent des activités avec des aînés. Unikkatuq est devenu le repère des aînés et des adolescents.
Récits traditionnels et archives y sont chez eux. Toutefois, Unikkatuq ne permet pas seulement de retrouver et d’entretenir la culture ancestrale, c’est aussi la possibilité de participer à la création de nouveaux récits contemporains qui est accueillie. D’ailleurs, Zebedee Nungak a écrit que « l’art de raconter » est « au centre de l’identité inuite » (inuktitut, 2008). Il s’y trouve même deux chambres à même le projet pour des artistes en quête d’inspiration et de rencontres.
Organisé autour d’un espace de storytelling central, le bâtiment complet peut se transformer en salle de spectacle et de rassemblement. C’est à l’image des qaggiq, grand iglou communautaire construit pour des festivités. La circulation, comme un récit, est une rampe qui permet de monter et descendre sans revenir sur ses pas.
Lorsqu’ils l’ont construit plusieurs hommes et femmes du village ont participé et même obtenu leur carte de charpentier à la fin du chantier. L’isolation est composée de plastique recyclé (PET) qui maintient un confort thermique tout en laissant passer de la lumière. Entre tente et iglou, Unikkatuq devient un joyau à la limite entre le village rectiligne et le territoire indompté. Elle illumine la nuit, point de repère dans la noirceur, et s’imbibe de lumière le jour, s’effaçant presque du paysage, pour créer des espaces propices à l’entretient de la mémoire, au storytelling et à la création.
Ce soir, c’est Elisapie qui vient chanter.