Brèche et Cicatrice urbaine
La requalification d’un patrimoine militaire comme vecteur à la réconciliation urbaine
E(P)
Les Nouvelles-Casernes, immergées dans le silence depuis plus de 60 ans, ont été témoins du passage de plusieurs époques, conférant à leur héritage une valeur historique inestimable. Se situant à la limite de la haute-ville, les Nouvelles-Casernes se retrouvent en bordure d’une barrière perceptuelle créée par le mur de fortification, le système viaire et le dénivelé. Une fragmentation du tissu urbain est ainsi observée en son site, créant une problématique d'accessibilité piétonne que la requalification du bâtiment existant tente de résoudre. L’idée du projet est donc de proposer une intervention sensible qui mène à revitaliser les Nouvelles-Casernes de manière à renouer la déconnexion urbaine qui s’est créée à travers le temps sur le site.
Le projet tente donc de répondre au défi de faire évoluer un patrimoine architectural ancien et son histoire, tout en relevant le défi de l’accessibilité urbaine entre la basse-ville et la haute-ville dans le secteur nord-ouest des fortifications. Il s’agit d’une invitation à retrouver le pouls de ce lieu, à redécouvrir son passé tout en lui insufflant une nouvelle vie.
La proposition s'est appuyée sur une analyse approfondie de divers éléments, notamment l'histoire de la Ville de Québec, le passé des Nouvelles-Casernes, les barrières urbaines et les caractéristiques architecturales propres aux bâtiments militaires. Le projet envisage le réaménagement des Nouvelles-Casernes en un havre artistique, offrant des résidences pour des artistes et des ateliers ouverts à tous, tout en établissant une liaison formelle avec la basse-ville à travers la création d'un parcours artistique. En effet, une extension en cuivre perforé, métaphore d'une brèche ouverte, émerge au croisement d’axes urbains se dressant telle une lanterne urbaine. Un geste délicat, respectueux de contexte, mais aussi une promesse de renouveau scintillant de lumière et de créativité.