L’entre-trois
Vers un nouveau paradigme de la friche
E(P)
Le projet d’architecture, ces objets intrigants, a comme objectif de connecter, conserver et valoriser la
friche naturelle en milieu urbain.
Elle est en contraste, tant par sa composition de sol, les perceptions qu’elle laisse, la nature spontanée
et la biodiversité qui y vit, les pratiques informelles qui s’y trouvent, telle une brèche dans les modes de
vie des tissus limitrophes.
C’est la poésie contre le contrôle, le minéral contre le végétal, l’ordre contre le désordre, etc.
Ce nouveau paradigme de la friche tire donc profit de ces caractéristiques comme possibilité et
découverte. Comme quoi elles peuvent coexister et dynamiser les pratiques de la ville, tout en
conservant le caractère distinctif de ces sites.
À l’image des objets délaissés brisés, perforés, déformés, appropriés et laissés au hasard. Le projet
d’architecture naît là où la limite (clôture) devient diffuse, et s’implante loin des pratiques informelles
existantes, afin de ne pas altérer son essence.
L’architecture agit comme élément signalétique par sa non-conventionnalité, et donc, invite l’usager à
découvrir le site. Il se fond dans le paysage tout en se démarquant par sa singularité et son côté
intriguant, tel un objet approprié laissé au hasard.
Un objet rectangulaire à double peau, déformé par les flux du site, se casse et tombe dans la
topographie, en atteignant le milieu humide.
Composé d’une première enveloppe en acier corten, puis d’une seconde en béton, les déformations
créent des interstices qui accueillent des espaces d’exposition et des espaces permissifs. Chacun des
interstices génère différentes atmosphères et espaces qui permettent l’éveil des sens de la friche dans
toute sa complexité.