Hameau urbain propose une nouvelle approche aux crises climatiques et sociales contemporaines en s’inspirant des réflexions de Paola Viganò, architecte et urbaniste italienne, reconnue pour ses travaux sur la ville comme écosystème vivant. Dans Le jardin biopolitique, Viganò identifie trois espaces essentiels à reconsidérer — l’espace social, l’espace nature et l’espace fonctionnel — en tant que leviers d’une transformation durable et inclusive. Le projet prend place sur un ancien site industriel à LaSalle, Montréal, situé en continuité avec un corridor de biodiversité urbain. Ce contexte offre l’opportunité d’une revitalisation durable et d’une densification contextuelle, en réponse aux enjeux locaux d’habitat et de régénération écologique.

Le projet transpose ces trois types d’espaces en priorités d’aménagement concrètes : L’espace social se manifeste à travers des espaces communs de qualité : serres aquaponiques, cuisines partagées, coworking et services de proximité, favorisant les interactions et le vivre-ensemble. L’espace nature est valorisé par la maximisation des surfaces vertes, l’intégration de bassins de rétention et la continuité avec le milieu existant, assurant la régénération écologique du site. Pour l’espace fonctionnel, une construction modulaire en bois favorise la circularité, réduit les coûts et accélère la mise en œuvre, tout en s’adaptant aux usages évolutifs.

Cette démarche s’inscrit dans une vision biophilique de l’habitat, visant une réconciliation entre urbanisation et milieu vivant, où le sol, l’eau et la biodiversité deviennent les supports actifs du projet. La matérialité elle-même participe à cette logique circulaire, notamment par le réemploi des briques issues des bâtiments existants laissés à l’abandon sur le site. Le hameau urbain ainsi proposé offre une alternative à la ville fragmentée, en créant un lieu partagé, ouvert et résilient, fondé sur la cohabitation entre humains et écosystèmes.