Cet essai (projet) tente de proposer un modèle alternatif à la station de ski alpin, en considérant les paramètres de la nature artefact, afin de proposer une architecture spéculant sur les enjeux auxquels font face les stations alpines contemporaines. Parmi ceux-ci, la domestication de la nature grâce à des installations techniques, afin de produire une image de carte postale, empêche d’imaginer un avenir différent. La nature artefact devient un outil pour imaginer une nature construite qui participe et s’inscrit à l’échelle du géosystème et du territoire, participant à la création d’un paysage en réponse aux enjeux. Ainsi, cette nature artefact accueille et met de l’avant : la diversité d’usages et d’usagers, les usages cycliques et historiques au profit d’un usage mono-saison, la biodiversité et le métissage au profit de l’aseptisation et l’artialisation au profit de l’artificialisation. Cette artialisation participe à transformer la réalité, en la modifiant, pour la rendre compréhensible, ou même significative, en contribuant activement à l’organisation, à la structuration et à notre perception des territoires.

La station de La Rosière, une station récréotouristique type qui a repoussé les traditions agropastorales, devient le site pour imaginer sa prochaine phase d’aménagement. Ainsi, Toposynthèse est une infrastructure topographique architecturée, composée de panneaux synthétiques permettant aux skieurs de skier sur l'infrastructure. Des capteurs piézoélectriques positionnés à chaque point d'appui captent les déformations mécaniques afin que le flux de skieurs permette de produire de l’énergie, qui est transformée stockée. Afin de s'adapter aux besoins saisonniers, des poteaux-pistons soutenant la toiture permettent une série d'inflexions saisonnières permettant de capter de l'eau de pluie, générer des accumulations de neige, rediriger les skieurs, etc. Sous la topographie, des espaces d’hébergement et des espaces pour se nourrir accueillent les récréo-touristes tout comme les troupeaux d’alpages, afin de mettre de l’avant ce métissage par un paysage construit et célébrer les traditions et savoir-faire locaux.