Situé aux abords de la plage du village Inuit de Kuujjuaq, l’intervention architecturale émerge d’un territoire habité par les récits, les rythmes saisonniers et la mémoire de l’eau. S’inspirant du mythe de Sedna, déesse inuit des mers, le projet explore comment l’architecture peut rendre tangible l’intangible, c’est-à-dire traduire en espace les imaginaires qui relient les corps, les éléments et les histoires.

L’essai théorique ayant précédé ce travail s’articulait autour de la question suivante : de quelle manière un projet d’architecture peut-il mettre en valeur certaines pratiques culturelles inuit en lien avec le thème de l’eau et de ses sources ? À cette question, le projet répond par un parcours architectural sensible, ponctué de seuils symboliques qui traduisent la richesse poétique du territoire et des récits.

Le mythe de Sedna se glisse dans les replis du projet. Il n’est jamais représenté directement, mais toujours suggéré : par les jeux d’ombre et de lumière, par les parcours fragmentés, par les silences de la matière. L’eau y est omniprésente : contenue, reflétée, canalisée, elle devient ligne de force, mémoire vivante et élément de contact.

Le bâtiment articule deux fonctions principales : galerie et café. Ceux-ci s’opposent et se complètent : l’une élève vers l’invisible, l’autre descend vers la matière. Ce double mouvement renforce la dimension rituelle du lieu.

Plutôt que de figer la culture inuit, le projet propose une architecture ouverte, qui s’adapte aux usages, aux saisons et aux récits à venir.

Un lieu pour traverser, pour se poser, pour se souvenir.