


Étienne Lajoie-Asselin
Unité 1
Supervisé par Ariane Ouellet-Pelletier
Le gardien de l’île
Architecture pour la sécurisation du système insulaire
E(P)
J’ai pris un bateau pour quitter la terre
J’ai vu un poisson plus grand que la mer
Je suis revenu[e] et je vous l’ai dit
Vous m’avez dit ‘‘tu rêves, retournes à ton lit’’
Klô Pelgag, Umami
L’essai-projet explore la thématique insulaire sous un angle bicéphale : l’île est à la fois lieu d’utopies scientifiques et vecteur de mythe. Ses qualités géographiques de circonscription et d’isolement permettent d’un même geste de contenir et analyser facilement ses individus, puis de générer des légendes cultivant son mystère.
Dans un contexte québécois, au cœur du fleuve Saint-Laurent, le projet naît sur l’archipel du Pot-à-l’Eau-de-Vie, situé à une dizaine de kilomètres de Rivière-du-Loup. Ce groupe de trois petites îles accueille annuellement, de la mi-mai à la mi-juillet, d’importantes colonies d’alcidés, oiseaux marins nicheurs qui s’installent sur les falaises du Gros et du Petit Pot. Les eiders à duvet, espèce protégée, fréquentent aussi ces îles, choisissant des lieux couverts à la lisière des forêts.
L’équilibre écologique insulaire est cependant fragile. L’acidification des sols causée par les fientes des cormorans, nichant en grand nombre au sommet des arbres, nuit à la végétation et aux zones de nidification. L’intervention humaine, elle aussi, a laissé son empreinte : à partir de 1861, des gardiens se sont succédé au phare, jusqu’à son automatisation et abandon. Il fut ensuite reconverti en auberge d’éco-tourisme, puis [début de la spéculation] fermé en 2030. Un nouveau gardien, solitaire, est alors envoyé pour veiller sur l’archipel.
Le projet architectural vise ainsi à sécuriser les habitats des oiseaux par l’optimisation du système insulaire. Trois interventions sont proposées : l’extension des formations rocheuses pour augmenter les lieux de nidification, la création d’une nouvelle île-pilier pour relocaliser les cormorans, et la mise en place d’une Voûte destinée à conserver les graines des espèces végétales locales.